Cloche: Savas-Mépin (F-38) église Saint-Bonnet de Savas

Étendu sur toute la largeur de la plaine reliant Saint-Jean-de-Bournay jusqu’à Vienne, Savas-Mépin est un village habité par 898 personnes. Divisé en deux bourgs bien distingue, Savas au nord et Mépin au sud, nous allons aujourd’hui nous intéresser au plus petit des deux, Savas.

Histoire :

Savas semble être un village ancien. La plus ancienne mention date du IXe siècle sous le nom de Villa Savadatis lorsque un certain Ermengarius met en gage 2 champs, l’un à Estrablin, l’autre à Savas, entre les mains d’un certain Raenbold en Décembre 890. Signifiant Domaine de Savadatus en latin, Savas remonte certainement à une origine romaine, à une époque où il n’y avait pas de village mais certainement d’un domaine agricole.

Au XIVe siècle, on retrouve le nom de Savasii, en 1339, le village est composé de 30 feux donnant le nombre d’environ 150 habitants. Le village dépendait alors du mandement des seigneurs de Beauvoir-de-Marc, intégré au Comté de Vienne. Comme exprimé dans l’article de Mépin, les deux villages se rapprochent au cours du XVIIIe siècle. Les deux villages fusionnes pendant la Révolution, aujourd’hui, Savas reste bien plus petit que Mépin. Le village continue sont développement dans la ruralité.

L’église :

On retrouve les premières mentions de la paroisse de Savas en 1056 lors du concile de Châlon-sur-Saône lorsque que les possessions d’un abbé nommé Guitgérius sont distribué au monastère de Saint-Pierre. En 1172, Savas est cité dans le même cadre que Mépin, dans un conflit entre le Chapitre de Vienne et Anselme, abbé à Saint-Chef. L’église porte le même vocable depuis au moins le XIVe siècle, celui de Saint-Bonnet (623-710) évêque de Clermont.

L’église ne se trouvait à une époque, pas à cet emplacement , en effet jusqu’au XIXe siècle, l’église se situait sur les hauteurs du village, au niveau de l’endroit où était situé l’ancien cimetière qui restera encore de nombreuse après l’église. Le bâtiment semblait être construit dans un axe nord-sud (légèrement décaler dans un axe nord-ouest-sud-est). Pour des raisons qui sont aujourd’hui inconnues il est décidé de détruire cette église pour construire une nouvelle au coeur du village, peut être afin de rapprocher l’église, du village qui était alors en contre bas de l’église. L’église actuelle réutilise des pierres de l’ancienne, d’ailleurs, la façade comporte un blason dont les décorations qui l’entour, porte à croire de par son style ancien, qu’il était jusqu’alors incrusté dans les murs de l’ancien édifice. L’église actuelle est relativement simple, petite et d’une grande sobriété, l’élément le plus « complexe » étant la baie du choeur, qui possède des vitraux, le reste des baies ne sont que de simple vitres. L’église ne possède presque plus de mobilier, seule l’Autel du XIXe et 3 statues datant de la même époque représentant de gauche à droite, Saint-Joseph, Jésus et la Vierge Marie sont à déplorer. Le chemin de croix est moderne et simple. Le clocher lui,est désaxé à droite du coeur. L’état global de l’église pourrait devenir inquiétant, il semble il y avoir des infiltrations d’eau, de grosse fissure apparaissent au niveau du choeur et de la façade dont une au niveau de la baie de la façade qui commence à s’ouvrir.

Cloche :

La cloche de Savas, bien seule dans son clocher, est à elle-même une page d’histoire entière. Quand on la voit, on ne peut pas se tromper, c’est une cloche historique, très historique puisqu’elle date du XVe siècle, malheureusement le fondeur n’a laissé aucune indication de date ni de sa propre identité (comme souvent sur ces vielles dames), elle est très simple, seule l’épaule de la cloche porte des inscriptions, la robe ou la panse ne porte aucune inscription ou décorations. Le seul petit détail est une croix au début de l’inscription. Sur cette épaule, il y est écrit en lettre médiévale :

«  AVEMARYAGRACYAPLENADOMINVSTECONBENED » même si il y a des fautes, on peut y voir écrit « Ave Maria gratia plena dominus tecum bened » qui veut dire, « Je vous salue Marie, pleine de grâce ; que le Seigneur soit avec vous. » qui est le début du texte liturgique du Je vous salue Marie.Cette cloche chante un Mi4 et fait 61 cm de diamètre pour un poids d’environ 140 kg. La cloche bien qu’ancienne à une origine mystérieuse. Une légende locale veut que cette cloche soit venue de Beauvoir-de-Marc, village frontalier de Savas, qui possédait à l’époque de l’Ancien Régime une sonnerie de 4 cloches, dont celle-ci serait la plus petite. Les habitants de Savas auraient alors récupéré cette cloche pour leur église. Mais je n’ai rien pu trouver qui pourrait porter à prouver l’origine voisine de cette cloche, les inscriptions tout à fait classique ne peuvent rien prouver ici, et aucunes archives ne donnent une quelconque information. La légende porte donc bien son nom, Gustave VALLIER dans Inscriptions campanaires du département de l’Isère (1886) garde ses distances par rapport à cette théorie en la laissant au stade de mythe. Cette cloche était jusqu’à la construction de la nouvelle église, dans le clocher de l’ancienne église. La cloche semble plus logiquement, avoir été fondue pour la paroisse de Savas elle-même.

Cloche n°NomFondeurAnnéeDiamètrePoidsNote
1NCNCXVe siècle61 cm~140 kgMib4

Source:

Archives départementales de l’Isère

G.VALLIER Inscriptions campanaires du département de l’Isère 1886

N.CHORIER Histoire générale du Dauphiné 1661

A.FIERRO « La population du Dauphiné du XIVe au XXe siècle » Annales de Démographie Historique 1978

B.GALLAND Deux archevêques entre la France et l’Empire. Les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne du milieu du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle 1994

Revue de Vienne 1837

U.CHEVALIER Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l’histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l’année 1349. 1913-1926

Je remercie chalheuresement :

La mairie de Savas-Mépin pour son autorisation pour faire ce reportage

Monsieur Jean-Olivier GONZALES, technicien communal, pour son bel accueil et pour m’avoir ouvert les portes de l’église et du clocher

Madame Chantal GENIN, 4e adjoint au maire responsable de la commission cadre de vie et communication, pour son aide dans mes recherches, pour avoir soutenu ma demande et son bel accueil

Reportage réalisé le 2 novembre 2022

Paul-Elie ROSE | Les Cloches Iséroises

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